Physique ou digital ?

Nous y voilà. C’est LA question qui est dans toute les discussions et qui divise le monde de l’événementiel. Pourtant, cette question n’a pas plus de sens que de se demander si le plus importants pour la santé est de manger des fruits ou des légumes ! Notre corps a besoin des deux, et les adeptes du mono-régimes n’y changeront rien !

L’être humain a cette capacité, dès qu’il se sent en danger, de tenter de fuir rapidement vers les extrêmes. En réalité, tout est dans l’équilibre et dans la nécessité. Regardons les choses en face, nous sommes plus proches du film Minority Report que du Gendarme à Saint Tropez, et quand certains commencent à parler de digitalisation, d’autres ont déjà intégré cette notion depuis plus d’une décennie. Nanotechnologie, data, IA tous ces vilains mots sont déjà bien installés dans notre quotidien et qu’on le veuille ou non, nous en sommes tous déjà dépendants. Vous ne me croyez pas ? Demandez à SIRI ou Alexa ce qu’elles en pensent…

Aristote disait : “L’Homme est un animal social”,
peut-être ajouterait-il aujourd’hui “(…) et digital !

Non le digital n’est pas un effet de mode, et non la rencontre physique n’est pas (encore) un besoin en voie de disparition. Les deux ont une utilité et sont nécessaires. 

Il y a quelques années, le terme “phygital” est apparu. Plus qu’une notion hybride, ce concept a vite été qualifié de chimère par les détracteurs des deux camps. Pourtant, il répond à de nouvelles attentes des consommateurs. Plus exigeants, plus pressés, mieux informés… Les clients 2.0 ont de quoi faire trembler tous les vendeurs ! Et si le commerce en ligne est rapidement devenu l’ennemi numéro 1 des boutiques physiques, avec le temps, les grandes marques ont pu voir le potentiel du phygital : prolongement ou amélioration de l’expérience client, multiplication des canaux de ventes, suivi des habitudes de consommation… Ce qui au tout départ s’annonçait être la fin du shopping entre amis, c’est finalement positionné comme un allié de choix pour pallier aux lacunes d’un système vieillissant.

Autre aspect primordial, la dissociation de l’importance que nous avons à nous rencontrer physiquement, des valeurs que l’on attribue exclusivement à la rencontre physique. 

Prenons un exemple d’actualité… Nous l’avons tous constaté, privés de contact, la technologie nous a pourtant permis de nous rapprocher. Le digital a su prendre un temps le relais pour nous permettre de rester ouverts aux autres. Plus étonnant encore, certaines caractéristiques qui nous paraissaient être indéniablement liée aux rencontres physiques ont pris une dimension bien plus importante à travers nos écrans : explosion des codes sociaux, affirmation des personnalités, augmentation de la part d’affect dans les relations professionnelles… Si la technologie ne nous permet pas encore de vivre des expériences de partage totalement sensorielles, comme déguster un bon verre de vin, ou sentir le dernier parfum de la marque BIP, le digital a la capacité de créer et faire vivre des expériences et permet donc à une marque d’aller à la rencontre de ses consommateurs. 

En résumé, être anti-digital, dans un monde où les cryptogrammes des cartes bancaires sont mis à jour à distance et dans lequel notre visage sert à payer sans contact, revient à penser que l’accélération de la fonte des glaces est un phénomène naturel lié à l’augmentation des populations d’ours polaires… Mais ne changeons pas de sujet ! Soyons plutôt ouverts et posons nous les bonnes questions.

Et si la relance de l’industrie événementielle et des rencontres physiques devenait un des challenges du digital ? 

En enrichissant l’expérience client, et en adoptant une approche plus moderne et personnalisée, le digital pourrait permettre au physique de se réinventer, d’évoluer pour être en phase avec les nouvelles attentes des consommateurs.

Il n’y a donc pas lieu de se demander lequel vivra ou disparaitra, les deux sont destinés à évoluer ensemble. Alors plutôt que de jouer le rôle de Bellérophon, tentons d’apprivoiser cette chimère pour qu’elle soit un outil innovant d’amélioration des rencontres.